L'empathie

Si je ne suis pas conscient de mes propres sentiments, je me trouve pris passionnellement entre les sympathies et les antipathies.

 A ces points de fusion/verrouillage, nous devenons incompétents à toute négociation, toute souplesse raisonnable enfuie, toute capacité de disponibilité à l’autre envolée.

 

Par un travail personnel de connaissance de soi et de levée progressive des écrans, nous pouvons réduire l’amplitude de notre balancier affectif, sans toutefois sombrer dans l’indifférence. Il va s’agir tout au contraire de mobiliser toutes nos capacités sensitives et notre intelligence, de laisser vibrer en nous ce qui ressemble à l’Autre, notre alter-ego, pour pouvoir le ressentir comme du dedans de nous-mêmes. Cette capacité à vibrer ni en «pour», ni en «contre», mais «comme» l’Autre est directement liée à l’élargissement de ma propre gamme et au développement des mineures laissées en friche en moi.

 

C’est ce que l’Autre demande par "mettez-vous à ma place" ou bien "rappelle-toi quand tu avais mon âge". Là est bien souvent la clé du "manque de reconnaissance" dont se plaignent un nombre croissant de salariés et d'agents. Ressentir la situation comme du point de vue d’un collaborateur qui vient de connaître un échec et qui se défend, suppose de laisser revenir en soi les sentiments que l’on a éprouvés dans sa vie dans des moments d’échec. Et cette démarche n’est pas évidente quand elle réveille des moments pénibles de son existence.

 

L’empathie est mise en défaut chaque fois que la situation présente et la personne de l’Autre met en résonance en moi des moments affectifs intenses (soit de chaleur, soit de douleur) et où je mêle inconsciemment mon monde (passé) à celui de l’Autre.