Qu'est-ce que le pouvoir ?

Nous aborderons ici la notion de pouvoir dans deux registres : social et personnel.

 

Dans le registre social

On parle de pouvoir dès lors que la vie d'un groupe de personnes nécessite et génère une organisation. Le pouvoir est lié à une mise en ordre, une structuration des rôles de chacun, afin de permettre au groupe d'accéder à des possibilités de survie et de production inaccessibles aux individus isolés.

En vue de la réalisation de cette tâche, les individus inhibent (volontairement ou sous la contrainte) une part de leur liberté d'initiative au profit de certains d'entres eux, auxquels sera déléguée la fonction de dirigeants pour le compte du groupe.

Le pouvoir, pour être légitime, doit résulter d'un événement fondateur, d'un commencement sacré (souvent mythique) séparant deux mondes : le sacré du profane, le sauvage du civilisé.

A noter que la biologie fonctionne sur un modèle analogue dans toute organisation vivante : les cellules de départ, potentiellement capables des mêmes performances (on les dit totipotentes), inhibent certaines particularités et en développent d'autres pour appartenir à tel ou tel organe.

 

L'art du pouvoir sera de permettre la construction, au sein du groupe, d'une structure assez solide pour résister au temps et aux aléas, mais assez souple pour limiter le moins possible ses membres dans leurs capacités.

 

Dans le registre personnel

Si le pouvoir résulte d'une fonction, d'un rôle dans l'ensemble social, il est pour autant exercé par une personne. Le rôle est la partition ; à l'acteur - la personne - d'y mettre son souffle son talent, autrement dit de l'animer.

Par notre rôle social, notre place, nous nous faisons connaître et reconnaître dans une hiérarchie. Cette place nous donne une étiquette, un moyen de repérage au milieu des autres (pour le meilleur et pour le pire). Ainsi, pour de nombreuses personnes, la conquête d'une place sociale et la réalisation de soi se confondent.

L'art du pouvoir sera, pour la personne qui le pratique, de relier ces deux dimensions (conquête d'une place sociale et rréalisation de soi) sans les confondre, de savoir faire la part des choses sans les prendre l'une pour l'autre. Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.